jeudi 26 février 2015

Christine Bolliger-Erard, Montpellier et le cinéma suisse

Les 8èmes Journées de Cinéma Suisse et Christine Bolliger-Erard, "l'âme" du festival

Qui connaît le cinéma suisse ou, mieux, qui connaît les Journées de Cinéma Suisse à Montpellier ? L’équipe de Montpellier Presse Online a posé la question aux Montpelliérains - et a été étonnée d’entendre certaines réponses.

« Le cinéma suisse », répond par exemple une dame dans la quarantaine qui avoue de « bien aimer des films », mais de ne pas être « cinéphile », « je ne savais même pas qu’il y a un cinéma proprement suisse. » Elle réfléchit. « Il y a certainement un cinéma français, italien, allemand, les langues de la Suisse. Et je pense qu’il y a des personnes en Suisse qui tournent des films. Mais peut-on parler d’un cinéma suisse ? »


« Oui, j’ai déjà vu des films suisses », répond un homme d’une vingtaine d’années. « Bien sûr, chaque pays européen a sa culture cinéma. Mais », avoue-t-il, « je ne connais pas spécialement le cinéma suisse. » - A-t-il déjà entendu parler des Journées de Cinéma Suisse à Montpellier ? - « Non, malheureusement pas. Mais ça pourrait m’intéresser. Pourriez-vous m’en dire un peu plus ? »

Une dame d’une dizaine d’années plus jeune que la première, par contre, s’y connaît mieux. « Le cinéma suisse ? Oui, je connais, enfin », ajoute-t-elle modestement, « un peu. » Ensuite, elle lance quelques noms : « Lazar Wechsler, un des ‘pères’ du cinéma suisse. Ce qui est intéressant : Wechsler n’était pas suisse, mais autrichien. Mais il a vécu et travaillé en Suisse. Ou Richard Schweizer qui a commencé comme critique et fini par écrire des scénarios. Il a même eu un Oscar. Le cinéma suisse a toutes ses chances, car il est très subventionné par l'état - au contraire du cinéma français », ajoute-t-elle avec une grimace.

Il est évident que la dame est aussi au courant des Journées de Cinéma Suisse à Montpellier. « Je suis absolument cinéphile », déclare-t-elle avec un sourire, « je n’aime pas seulement le cinéma suisse, mais toute sorte de films. Mais ce festival est fantastique, j’y assiste chaque année, depuis huit ans. Et j’essaie de ne pas rater un seul film. »

Depuis huit ans - le nombre d’années que le festival existe. Ainsi, les 8èmes Journées de Cinéma Suisse à Montpellier ont juste eu lieu, comme toujours avec une programmation qui témoigne de la qualité du cinéma chez nos voisins - ou du goût et des connaissances en la matière de ceux qui organisent le festival.

Derrière ce petit bijou parmi les festivals à Montpellier se cache une association, la « C’est-rare-film », un club de cinéphiles qui ne regardent pas seulement les films, mais qui font aussi en sort de faire activement connaître tout ce qui est excellent et peu connu. Pendant toute l’année, ils organisent des ateliers de découverte pour aider les amateurs de mieux comprendre le « langage du cinéma ». Ils présentent des films généralement du genre art et essai qui, à première vue, sont parfois durs à comprendre pour le grand public, mais qui, après l’atelier, deviennent des perles rares aux yeux des stagiaires. Parallèlement, ils travaillent aussi avec des jeunes et des enfants pour les aider à distinguer entre un film de manipulation et un film de qualité.

Mais « l’âme » du festival est Christine Bolliger-Erard, historienne du cinéma, une femme petite, svelte, jolie qui, en temps normal, se distingue par sa gentillesse et sa discrétion. Quand, par contre, il est question d’organiser les Journées de Cinéma Suisse à Montpellier, de choisir les films, de s’occuper de l’organisation, de la recherche des salles, des négociations avec les studios et, surtout, de la présentation des films et des interviews avec les invités - des metteurs en scène, producteurs, acteurs, scénaristes ou auteurs - la petite femme devient grande. Non seulement qu’elle prouve à chaque moment ses connaissances en la matière, mais aussi son enthousiasme. Elle aime les films qu’elle choisit, et cet amour doublé de son savoir-faire en tout ce qui concerne le cinéma expliquent la qualité du festival.

Un jour, Christine Bolliger-Erard, comme elle raconte, a décidé d’écrire un grand scénario d’un grand film. En attendant, elle a fait ses expériences grâce à une multitude de métiers différents - comme pratiquement tous ceux qui sont connus dans le monde du film, un métier qui, avant tout, réclame la connaissance de la vie - parmi lesquels on trouve le travail pour un institut de sondages d’opinion, traductrice, formatrice dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel, responsable du service aux réfugiés, épouse et mère de deux enfants. Depuis qu’elle est arrivée à Montpellier il y a onze ans, elle fait partie de l’équipe du Festival Chrétien du Cinéma, est membre de plusieurs jurys de festivals de film, anime des ateliers et, bien sûr, écrit des scénarios. 
Photos et texte : copyright Doris Kneller

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