Les 8èmes Journées de Cinéma Suisse et Christine Bolliger-Erard, "l'âme" du festival
Qui connaît le cinéma suisse ou, mieux, qui connaît les Journées de
Cinéma Suisse à Montpellier ? L’équipe de Montpellier
Presse Online a posé la question aux Montpelliérains - et a été étonnée d’entendre certaines réponses.
« Le cinéma suisse », répond par exemple une dame dans la
quarantaine qui avoue de « bien aimer des films », mais de ne pas
être « cinéphile », « je ne savais même pas qu’il y a un cinéma
proprement suisse. » Elle réfléchit. « Il y a certainement un cinéma
français, italien, allemand, les langues de la Suisse. Et je pense qu’il y a
des personnes en Suisse qui tournent des films. Mais peut-on parler d’un cinéma
suisse ? »
« Oui, j’ai déjà vu des films suisses », répond un homme d’une
vingtaine d’années. « Bien sûr, chaque pays européen a sa culture cinéma.
Mais », avoue-t-il, « je ne connais pas spécialement le cinéma
suisse. » - A-t-il déjà entendu parler des Journées de Cinéma Suisse à
Montpellier ? - « Non, malheureusement pas. Mais ça pourrait m’intéresser.
Pourriez-vous m’en dire un peu plus ? »
Une dame d’une dizaine d’années plus jeune que la première, par contre, s’y
connaît mieux. « Le cinéma suisse ? Oui, je connais, enfin »,
ajoute-t-elle modestement, « un peu. » Ensuite, elle lance quelques noms :
« Lazar Wechsler, un des ‘pères’ du cinéma suisse. Ce qui est intéressant :
Wechsler n’était pas suisse, mais autrichien. Mais il a vécu et travaillé en
Suisse. Ou Richard Schweizer qui a commencé comme critique et fini par écrire
des scénarios. Il a même eu un Oscar. Le cinéma suisse a toutes ses chances, car il est très subventionné par l'état - au contraire du cinéma français », ajoute-t-elle avec une grimace.
Il est évident que la dame est aussi au courant des Journées de Cinéma
Suisse à Montpellier. « Je suis absolument cinéphile »,
déclare-t-elle avec un sourire, « je n’aime pas seulement le cinéma
suisse, mais toute sorte de films. Mais ce festival est fantastique, j’y assiste chaque année, depuis huit
ans. Et j’essaie de ne pas rater un seul film. »
Depuis huit ans - le nombre d’années que le festival existe. Ainsi, les
8èmes Journées de Cinéma Suisse à Montpellier ont juste eu lieu, comme toujours
avec une programmation qui témoigne de la qualité du cinéma chez nos voisins -
ou du goût et des connaissances en la matière de ceux qui organisent le
festival.
Derrière ce petit bijou parmi les festivals à Montpellier se cache une
association, la « C’est-rare-film », un club de cinéphiles qui ne
regardent pas seulement les films, mais qui font aussi en sort de faire activement
connaître tout ce qui est excellent et peu connu. Pendant toute l’année, ils
organisent des ateliers de découverte pour aider les amateurs de mieux
comprendre le « langage du cinéma ». Ils présentent des films généralement
du genre art et essai qui, à première vue, sont parfois durs à comprendre pour
le grand public, mais qui, après l’atelier, deviennent des perles rares aux
yeux des stagiaires. Parallèlement, ils travaillent aussi avec des jeunes et
des enfants pour les aider à distinguer entre un film de manipulation et un
film de qualité.
Mais « l’âme » du festival est Christine Bolliger-Erard, historienne
du cinéma, une femme petite, svelte, jolie qui, en temps normal, se distingue
par sa gentillesse et sa discrétion. Quand, par contre, il est question d’organiser
les Journées de Cinéma Suisse à Montpellier, de choisir les films, de s’occuper
de l’organisation, de la recherche des salles, des négociations avec les
studios et, surtout, de la présentation des films et des interviews avec les
invités - des metteurs en scène, producteurs, acteurs, scénaristes ou auteurs -
la petite femme devient grande. Non seulement qu’elle prouve à chaque moment
ses connaissances en la matière, mais aussi son enthousiasme. Elle aime les films qu’elle
choisit, et cet amour doublé de son savoir-faire en tout ce qui concerne le
cinéma expliquent la qualité du festival.
Un jour, Christine Bolliger-Erard, comme elle raconte, a décidé d’écrire un
grand scénario d’un grand film. En attendant, elle a fait ses expériences grâce
à une multitude de métiers différents - comme pratiquement tous ceux qui sont
connus dans le monde du film, un métier qui, avant tout, réclame la
connaissance de la vie - parmi lesquels on trouve le travail pour un institut
de sondages d’opinion, traductrice, formatrice dans le domaine du cinéma et de
l’audiovisuel, responsable du service aux réfugiés, épouse et mère de deux
enfants. Depuis qu’elle est arrivée à Montpellier il y a onze ans, elle fait
partie de l’équipe du Festival Chrétien du Cinéma, est membre de plusieurs jurys
de festivals de film, anime des ateliers et, bien sûr, écrit des scénarios.
Photos et texte : copyright Doris Kneller
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