Les premiers dix policiers municipaux ont intégré leurs postes - pour la sécurité des enfants
Philippe Saurel a tenu parole : les premiers dix policiers - sur les
50 qu’il a promis à Montpellier - sont en poste. Ils surveilleront surtout la
vie nocturne des Montpelliérains, mais aussi les points sensibles comme les
écoles ou tout autre endroit où le rassemblement d’un très grand nombre de
personnes fragilise la sécurité.
Ces dix ou, plus tard, 50 policiers municipaux de plus sauront-ils
assurer ou, du moins, augmenter la sécurité à Montpellier ? Les parents se
feraient-ils moins de soucis pour leurs enfants, grâce à ce renfort ? Montpellier Presse Online voulait savoir ce qu’en pensent les Montpelliérains.
« La création de 50 postes de policiers municipaux est dans le
projet électoral du maire », répond un Monsieur dans la cinquantaine à la
question de l’équipe de Montpellier Presse Online. « C’est alors bien qu’il
le respecte. Mais ces postes supplémentaires doivent servir plus pour la
prévention et la sécurité que pour la répression. Plus les policiers, ça ne me
dérange pas dans la mesure qu’ils garantissent la sécurité. Montpellier ne doit
pas devenir un état policier. »
Un autre Monsieur, un peu plus jeune que le précédent, souhaite élargir
le rôle de la police municipal : « La police municipal devrait avoir
un rôle d’éducateur. Discuter avec les gens, comprendre pourquoi il y a une
infraction ou une agression. S’ils ne sont là que pour les gens qui n’ont pas
payé leur parcmètre, ils ne servent à rien. »
Comme les deux Messieurs, la plupart des Montpelliérains interrogés sont
contents du renforcement de la police, mais en même temps, il y a la crainte qu’ils
pourraient en faire « trop ».
« Franchement », avoue une dame dans la soixantaine, « j’ai
toujours eu peur de la police. Pas que j’aie été délinquante ou quelque chose comme
ça. Mais un policier est quelqu’un qui ne juge pas une situation, mais exécute
aveuglement ses ordres. Et les ordres ne correspondent pas toujours à ce qu’il
faut faire dans un certain moment. J’ai peur des hommes qui n’ont pas le droit
de réfléchir. »
Une autre dame, beaucoup plus jeune que la dernière interrogée, a un
autre souci. « Oui, bien sûr, nous avons besoin de la police pour notre
sécurité. Mais j’ai vu des contrôles à Montpellier. Pour la plupart du temps,
ils ont contrôlé des jeunes qui avaient l’air d’être des Maghrébins. Avec une
telle fixation sur les jeunes Arabes, on ne peut pas garantir la sécurité.
Enfin, je trouve. Mais peut-être les nouveaux policiers agiront un peu
différemment ? »
Racisme égale police ? Toujours est-il que les Maghrébins que
Montpellier Presse Online a souhaité interroger - ou du moins ceux qui,
extérieurement, ont l’air d’être Magrébins - n’ont pas répondu aux questions de
l’équipe. Plusieurs ont haussé les épaules et souri poliment, d’autres ont
lancé de petites phrases du style : « Vous savez, la police n’est pas
là pour nous aider. » ou « Nous, les policiers ne nous aiment pas. »
ou encore : « Je préfère ne rien dire. »
Interrogé sur la relation entre la police municipale et les diverses « couches »
de la société montpelliéraine, un Monsieur dans la cinquantaine se fâche :
« Tout le monde s’acharne contre la police. Ce sont des garçons qui ont
choisi leur profession parce qu’ils croient encore dans le bien et dans l’ordre.
Au contraire de beaucoup d’autres personnes. Mais ce ne sont pas des dieux, ni
des surhommes. Ils font ce qu’ils peuvent. Mais je comprends qu’ils n’ont pas
envie de se faire tuer dans leur travail. Vous, les journalistes, vous prenez
tous les risques et après, vous criez quand il y en a un parmi vous qui est
tué. Sachez, que les policiers sont comme vous : ils exercent un métier,
et ils ont une vie privée. Leurs femmes et enfants veulent qu’ils rentrent le soir,
sains et saufs, au lieu de se faire tuer par quelque fanatique. »
« Je ne sais pas quoi penser de la police municipale », répond
une dame dans la quarantaine. « Ce ne sont pas de vrais policiers, n’est-ce
pas ? Avec formation et entrainement. Est-ce bien de leur donner des armes ?
Ils risquent peut-être de mal réagir, dans une situation de stress… Je n’ai eu
affaire à eux qu’une seule fois, c’était une nuit, où des voisins ont fait un
bruit incroyable. J’ai appelé la police municipale, le numéro spécial pour le
bruit, et, excusez-moi l’expression, mais il n’y a pas d’autre : ils m’ont
littéralement envoyé chier… »
Un couple d’une quarantaine d’années, par contre, est entièrement content
du travail des policiers municipaux. « Quand il y avait cette prise d’otage à Montpellier, il y a une semaine, ils ont
assuré comme des chefs », souligne le Monsieur, tandis que la dame ajoute :
« Je me suis dit qu’ils étaient efficaces et aimables en même temps. Parce
que j’étais en ville, pendant la prise d’otage. Je leur ai demandé ce qui se
passe, et ils m’ont répondu poliment et clairement. »
Comme Philippe Saurel a déclaré que les nouveaux policiers s’occuperaient
aussi de la sécurité des enfants, beaucoup de Montpelliérains et, surtout, de
Montpelliéraines sont contentes du renfort. « Je me fais moins de soucis
pour mon fils si je sais que l’école est surveillée », dit une dame dans la trentaine. « Mais il faut qu’on explique aux enfants, ce
que la police fait là. Sinon, on risque qu’ils prennent plutôt peur des
policiers. »
Et une autre mère, également dans la trentaine, avance : « Je suis pas sûre si la police municipale peut faire quelque chose
contre les terroristes. Mais
la vue d’un policier donne un peu d’assurance. Je me sens mieux, si je sais que les écoles sont surveillées. Les enfants ont le droit d’être protégés. »
Photos et texte : copyright Doris Kneller
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire