mardi 13 janvier 2015

Montpellier Méditerranée Métropole : la fin de l’Agglomération

Les Montpelliérains face aux "trois M" - Montpellier Méditerranée Métropole

Ça y est, Montpellier Agglomération, l’enfant chéri de George Frèche, est devenue Montpellier Méditerranée Métropole, les trois M. La nouvelle structure, sera-t-elle gérée par Philippe Saurel avec tant d’amour, mais aussi d’ironie et d’esprit de contradiction comme l’Agglomération l’était par l’ancien maire et Maître de la région ?

Toutefois, Montpellier n’est pas la seule « métropole » en France. Mais comme les autres villes telles que Bordeaux, Toulouse, Nantes, Strasbourg etc. qui ont créé une métropole, Montpellier espère de la nouvelle structure une croissance économique apte à faire face au géant Paris. Et pas seulement à Paris : aussi à Toulouse, souvent appelée la « ville toute-puissante » par la presse. Car bien que Philippe Saurel se sent proche du premier ministre Manuel Valls et soutient son projet de réforme territoriale, et bien qu'il aime souligner son amitié avec le maire de Toulouse, il ne veut pas que Montpellier perde pied à côté de son grand voisin.

L’équipe de Montpellier Presse Online voulait d’abord savoir, si les Montpelliérains connaissent déjà le nouveau logo de la Métropole. Après plusieurs essais auprès des gens dont quelques-uns n’étaient même pas au courant de la naissance de la nouvelle structure, elle tombe sur un Monsieur dans la quarantaine qui sait le décrire : « Trois M dans trois couleurs différentes : rouge, vert et bleu. Et les trois forment une étoile. »

Une dame d’à peu près le même âge n’avait pas seulement vu le logo, elle avait également lu ce qu’il symbolise : « Les trois M signifient ‘Montpellier Méditerranée Métropole’, et les trois couleurs représentent la mer, la nature et le soleil. » Et un autre Monsieur, un peu plus jeune que les autres deux interrogés, sait ajouter : « L’étoile symbolise l’étoile du Sud, l’étoile de la construction et du progrès. »

Une dame d’une soixantaine d’années a également lu ce qui signifient les trois couleurs, mais elle se moque : « Le bleu me semble plutôt un peu mauve, et le soleil est devenu très rouge. Drôle de notion des couleurs de notre région. »

Les Montpelliérains sont-ils tristes de se séparer de « leur » agglomération ? - « Pourquoi serais-je triste ? » réagit un Monsieur dans la trentaine. « Agglomération, Métropole, c’est la même chose. Selon le maire, la Métropole promettrait l’évolution du marché. Mais, comme toujours, ça compterait pour quelques entreprises qui sont aussi riches pour pouvoir en profiter. Pour nous, les ‘quelconques’, les ‘rien du tout’, rien ne changera. Je ne crois même pas que cette Métropole crée des emplois. »

« Pour moi », explique une dame dans la cinquantaine, « ce n’est qu’un coup de publicité de Monsieur Saurel payé par le contribuable. Il ne voulait plus de l’ancienne agglomération qui appartenait à l’ancien maire. Il voulait sa propre création. »

Une autre dame d’à peu près le même âge est mieux informée. « La ville de Montpellier fait comme si elle avait inventé la Métropole. En vérité, Nice était déjà métropole longtemps avant. Il s’agit juste d’un éclat de fierté - et de peur - des petites et moyennes villes. Elles pensent si elles n'adoptent pas un nom pompeux comme ‘Métropole’, elles se noieraient dans les méga-régions futures. »

Les autres réactions récoltées par l’équipe de Montpellier Presse Online sont plus ou moins similaires. Quelques Montpelliérains sont indifférents, d’autres négatifs. « Qu’est-ce que vous voulez ? » dit par exemple un Monsieur d’une quarantaine d’années. « Face aux actualités, un petit geste administratif ne peut pas compter. Quand Philippe Saurel est devenu maire, il était logique qu’il change des choses. Mais rien d’essentiel. Il n’y a rien d’essentiel qu’il puisse changer. » 

En ce qui concerne le changement, un Monsieur également dans la quarantaine exprime son étonnement. « J’ai lu dans la presse que la Métropole correspondrait exactement à l’Agglomération. Les villes et villages qui faisaient partie de l’Agglomération sont maintenant dans la Métropole. Pour moi, ce n’est pas censé. On aurait pu faire en sorte d’attacher d’autres communes et donner plus de force à la Métropole. En quoi cette Métropole peut ajouter à la croissance, si elle ne se distingue pas de l’ancienne Agglomération. Moi je pense que tout ce qui a changé, c’est le nom du truc. »

Un Monsieur dans la trentaine n'est pas de son avis. « Ces Métropoles », explique-t-il, « ne sont rien d'autre que les remplaçants futurs des départements. Les maires font semblant de se soumettre au projet du gouvernement, mais en vérité, ils prennent déjà leurs précautions. »

Une dame dans le même âge pense que ce développement ne peut qu'être positif. « Il est temps », proclame-t-elle, « que Montpellier montre que c’est une ville pleine de potentiels. Nous ne sommes pas seulement un lieu touristique qui attire des gens parce que, par hasard, on est placé à côté de la mer. Montpellier est capable de faire beaucoup plus. Avec la Métropole, nous pourrons peut-être le prouver. »
Photos et texte : copyright Doris Kneller

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