lundi 16 mai 2011

Fête à Montpellier : Comédie et Esplanade au printemps

Festivals folkloriques, Envie de Catalogne, Sardana ou Boutographies : faire la fête à Montpellier

Clown sur la Comédie à MontpellierSi, un samedi de printemps, on demande à un Montpelliérain où on fait la fête, il peut arriver qu'il rie, tout simplement. Comme la dame dans la trentaine qui attend un tram sur la place de la Comédie : "La fête ?", dit elle en riant, "vous n'avez pas à la chercher. Elle est partout."

Et elle a raison. "Celui qui n'aime pas la foule et la fête reste à la maison", conseille un Monsieur dans la cinquantaine qui, fièrement, explique qu'il est né à Montpellier. Une étudiante anglaise lui donne raison, constatant que "les Montpelliérains savent faire la fête."

Fête dans les rues de MontpellierAu printemps montpelliérain, la fête ne se cache pas entre les murs - au moins pas pendant la journée. Elle commence dès qu'on aborde les rues du centre de la ville. Premier constat : "tout le monde" est dehors. Deuxième constat : "c'est la fête en permanence", comme l'exprime un jeune homme qui "préfère Montpellier à Lyon", la ville où il a grandi. "J'ai pensé qu'un samedi ensoleillé, les gens seraient à la plage", s'étonne une étudiante qui vit son premier printemps à Montpellier.

Mais non, ils sont partout, les Montpelliérains, et la fête est avec eux. Cela commence dans la zone piétonne - des géants en carton passent par les rues, au plaisir des enfants, faisant sortir, comme par magie, un sourire sur les visages des adultes. Mais le centre de la fête reste la place de la Comédie : pas un samedi de printemps où il n'y a pas un groupe qui fait de la musique, qui danse ou qui montre des performances acrobatiques. Au moment des points forts, comme pour le festival catalan "Envie de Catalogne" où les groupes folkloriques forment les fameux "Castells", des pyramides humaines dont la hauteur coupe le souffle au spectateur ou pour les Rencontres Folkloriques, la municipalité installe des tribunes - toutefois, les gens de Montpellier n'ont pas besoin de "points forts" et de tribunes pour être présents.

Sardana sur l'Esplanade à MontpellierEt la promenade à travers la fête continue. Le Montpelliérain qui laisse la Comédie derrière lui pour s'engager dans l'esplanade peut être sûr de tomber sur une autre fête : par exemple sur un festival de la musique des Amériques du Sud ou sur les "Aplecs de Sardana", un concours de la danse catalane qui, avec tous ces gens qui se prennent par la main et dansent en ronde, ne tombera jamais dans l'oubli.

"J'ai longtemps habité dans la Grand'Rue Jean Moulin", raconte une dame d'une quarantaine d'années, "et j'avoue que, à un certain moment, j'en avait marre de toutes ces fêtes à Montpellier. Les week-end, j'avais pratiquement toujours le bruit de la musique et de centaines de voix dans mon salon, et quand je suis sortie, il y avait toujours énormément des gens. Ça fait plaisir aux moments où on a envie de faire la fête. Mais parfois, j'étais pressée, et j'avais du mal à avancer jusqu'au parking."

Toutefois, depuis qu'elle n'habite plus le centre de Montpellier, les choses ont changé. "Entre-temps", continue-t-elle son récit, "la fête des rues me manque, et j'y vais souvent. Je pense parfois à ceux qui habitent toujours le centre, mais les gens ont besoin d'un peu de plaisir..."

Un "peu" de plaisir ? - "Je m'éclate." La jeune fille est rayonnante. Des goûtes de sueur se sont formées sur son front, ses joues sont roses. Pendant presque une heure, elle a dansé la Sardana avec ses amis. - L'équipe de Montpellier Presse Online veut savoir, si la danse folklorique correspond toujours aux idées de son âge. - "Mais bien sûr", répond la jeune danseuse. "La danse folklorique exprime l'amitié - l'amitié entre les peuples et entre ceux qui se tiennent à la main pour danser ensemble. On n'est jamais trop jeune pour l'amitié."

Montpellier photo : les BoutographiesLe soir, la fête continue souvent à l'intérieur. Par exemple avec la remise des prix de la 11ème édition des Rencontres photographiques de Montpellier, les Boutographies, où des photographes de beaucoup de pays se donnent rendez-vous. La première partie, la remise des prix des Boutographies, se déroule dans une ambiance "officielle" - mais dès que commence la deuxième partie, un apéritif dans le jardin de la Maison des Relations internationales, la fête continue : tout le monde bavarde avec tout le monde, les bases de nouvelles amitiés sont mises en place, on parle anglais et français, espagnol, portugais et allemand, et la "tour de Babel" multilingue se transforme en une manifestation de solidarité "typiquement" montpelliéraine.

Certes, il y en a qui se sentent seuls malgré la bonne ambiance des fêtes à Montpellier. Une dame dans la trentaine se tient debout sur l'Esplanade et écoute un concert, entourée de gens joyeux qui chantent, rient et dansent. Elle, par contre, ne parle ou rie avec personne. Elle sourit quand elle est abordée par l'équipe de "Montpellier Presse Online". - "Oui", répond-elle à sa question, "c'est vrai, je me sens un peu seule. Je connais pas grand monde à Montpellier, et si vous ne connaissez personne, la vie est triste." - Est-ce si difficile de se faire des amis à Montpellier ? - Une des femmes qui dansent autour de la dame seule n'est pas de cet avis : "Personne n'a besoin d'être seule. Pas quand il fait si beau." Elle fait un geste vers le ciel d'un bleu immaculé. Puis, elle pose la main sur l'épaule de la dame seule et l'invite à danser avec elle et ses amis...
Photos et texte : copyright Doris Kneller

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