lundi 28 mars 2011

Comédie du Livre 2011 :
Andreas Eschbach à Montpellier

Les littératures de langue allemande à la 26e Comédie du Livre à Montpellier

Comédie du Livre à MontpellierPour les Allemands, il est le pape de la Science-Fiction. Pour les Français, il est un auteur de best-seller. Pour les Montpelliérains, il sera bientôt un invité de marque : dans moins de deux mois, Andreas Eschbach sera présent à la Comédie du Livre de Montpellier.

Jusqu'à maintenant, Andreas Eschbach ne sait pas encore ce qui l'attend à Montpellier. Il a entendu parler de la Comédie du Livre, bien sûr, et, il y a quelques années, il a déjà passé quelques heures dans la ville près de la Méditerranée. Mais cela est tout. Ainsi, il est curieux "de voir Montpellier et ce qui s'y passe." Surtout, il est prêt à tout ce que ses fans attendent de lui. Car rencontrer les gens qui lisent ses livres est toujours fascinant : "C'est le moment où je peux sentir les gens qui lisent mes romans." Selon Andreas, aucune forme de publicité n'arrive à faire connaître un livre - "sauf les gens qui l'ont lu et aimé et qui en parlent à leurs amis."

Le plus beau pour un écrivain, toutefois, est le moment où il apprend que ses livres plaisent aussi à ceux qui ne font pas partie des amateurs de la Science-Fiction. Ainsi, c'était un moment de bonheur pour Andreas Eschbach lorsque sa voisine, âgée de quelque 70 ans, s'est arrêtée pour lui dire que, normalement, elle ne lirait pas ce genre de littérature. "Mais j'ai lu votre livre, et il m'a plu."

À ce moment, Andreas Eschbach n'avait écrit qu'un seul livre ("Des milliards de tapis de cheveux"). "Je croyais même pas que mes voisins étaient au courant." Toutefois, un journal avait publié un petit article - et tout à coup, tous ses voisins savaient qu'il était écrivain... et ils étaient fiers de lui.

Publier son premier livre est un moment étrange dans la vie d'un écrivain. "Le sentiment que mon livre se trouve dans les librairies est formidable..." Peu après, toutefois, il y a désillusion. "...mais personne ne le remarque." Enthousiaste, Andreas Eschbach a fait le tour des librairies - pour constater que la plupart parmi eux ne l'avaient même pas en stock. "Je l'ai découvert dans une seule librairie... presque 'caché' dans une étagère, parmi beaucoup d'autres." C'est à ce moment que le jeune écrivain a réalisé, "combien il y a des livres..."

Ainsi, il reste l'éternelle question : vaut-il la peine d'écrire un livre ? Peut-on faire "concurrence" à tout ceux qui remplissent déjà les librairies ? Si un jeune écrivain demandait conseil à Andreas Eschbach - "dois-je écrire ou laisser tomber ? - l'auteur n'hésiterait pas. Il lui dirait de foncer... mais de faire en sorte d'avoir aussi une autre profession. Pour la sécurité.

Il est vrai qu'en 1992, quand son premier livre est apparu, le succès n'était pas trop grand. "Très peu de gens l'ont acheté." Mais peu après son apparition, il a reçu le Prix allemand de science-fiction, dans la catégorie "meilleur roman" - ce qui prouvait ce que ses lecteurs savaient déjà : qu'Andreas avait du talent.

"J'y ai cru dès le début", raconte-t-il aux Gens de Montpellier. Bien que "des personnes" aient tout fait pour le décourager - qui, en théorie, n'avaient pas tort : "Il n'y a qu'une centaine d'écrivains en Allemagne qui peuvent vivre de leurs livres." Mais à douze ans, lorsqu'il rédigeait sa première histoire, Andreas Eschbach savait déjà qu'un jour, il serait écrivain. D'abord, toutefois, il a accompli beaucoup d'autres choses comme, par exemple, faire des études d'informatique, créer une famille ou, plus tard, une entreprise de software.

Cependant, "y croire" ne suffit pas : avant tout, il y a le travail. Andreas Eschbach a l'habitude d'écrire tous les matins - "écrire est ma seule profession". Auparavant, par contre, au moment où il n'avait pas encore réussi de "best-seller", il travaillait en "alternance" : "Un jour, j'ai programmé, l'autre jour, j'ai écrit."

Jusqu'à ce qu'en 1998, il publie "Jésus Vidéo", un roman qui n'a pas seulement reçu deux prix littéraires - le Prix Kurd-Laßwitz et le Prix allemand de science-fiction - mais qui a aussi été proclamé "meilleur roman de science-fiction allemand" et transformé en film et série télévisée. Dans une histoire de voyage dans le temps, il lie des réflexions sur les mythes religieux fondateurs à des interrogations sur la société moderne et expose l'image de Jésus divulguée par l'église catholique. Certains disent qu'il ne serait pas seulement critique, mais aussi d'une ironie mordante...

"Non", assure l'écrivain, "mes romans ne sont pas ironiques. Ce que j'y exprime est sérieux. Je pense tout ce que j'écris." - Mais pourquoi a-t-il choisi un sujet du monde de la religion ? - "Je ne suis pas spécialement religieux. Mais je suis un observateur sceptique de tout ce qui est en relation avec la vie humaine. On se demande, ce qui est le sens de la vie. Où elle nous mène..."

Depuis sept ans, Andreas Eschbach et sa femme Marianne vivent en Bretagne. - L'écrivain sourit. Probablement, il a choisi la France pour la même raison pour laquelle il écrit : vivre l'aventure. Et l'aventure, pour Andreas, c'est "réapprendre tous les jours ces petites choses qui, finalement, constituent la vie."
Photos et texte : copyright Doris Kneller

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