samedi 25 décembre 2010

Père Noël à Montpellier : retraites, analphabétisme, conditions de travail...

...et si le père Noël se révoltait ? - L'intersyndicale de Noël pousse à la révolte

Père Noël à MontpellierIls ont tous des bonnets rouges, et ils ont l'air de vrais pères Noël. Mais il y a une chose qui les distingue du vieux bonhomme plein de bonté : ils ne sont pas d'accord. Ils refusent de continuer à prendre leur mal avec philosophie, à pardonner tout et à tous. Bref, les pères Noël de Montpellier, pas si gentils "que ça", se révoltent.

Leur nouveau leitmotiv : "Trop de boulot" et "faites moins de marmots !" - Des pères Noël qui souhaitent moins d'enfants ? N'aurait-on pas dit que c'est, justement, le père Noël qui aime tous les enfants et ne peux pas en avoir assez ?

Montpellier : Père Noël en révolteMais non. La bonté fabuleuse du père Noël traditionnel n'est plus à l'affiche. Trop est trop : "On a les boules." Si on regarde de près les conditions de travail de ce vieux messager de paix et porteur des sacs innombrables de cadeau, on commence à comprendre : "Cadences infernales, conditions de travail dégradées, températures de plus en plus basses." Et pire : les cheminées sont de plus en plus pourries, mais la natalité est en hausse, alors encore plus de cheminées pourries à traverser. Puis, avec toute la bonne volonté de pères Noël plus ou moins sages, ils ne supportent plus ce qu'il appellent les "enfants analphabètes" : "Marre de l'analphabétisme !" Y a-t-il un remède ? - Probablement non, mais, au moins, "Correction des lettres d'enfant !"...

Tout le monde parle des retraites ? Les pères Noël de Montpellier n'en font pas exception. Selon eux, la "retraite à 167 ans" n'est plus supportable. Le père Noël moderne exige la "retraite à 150 ans sans décote", car : "Nous ne cotiserons pas 107 ans !" Voilà....

À propos messager de paix - cette paix elle aussi fait partie des revendications des pères Noël montpelliérains. Ils se plaignent des "agressions quotidiennes pour un iPad ou iPhone". Et, si on en parle déjà : la "concurrence d'Halloween et d'Internet"... cela non plus ne doit pas durer.

Père Noël à Montpellier : les retraitesQuoi encore ? Au lieu de réduire les effectifs du père Noël - eh oui, lui aussi est concerné par la crise - il revendique le "contrôle global de la natalité" ce qui, selon les représentants montpelliérains de la profession, serait beaucoup plus logique. Et, finalement, "une véritable couverture sociale", la "pleine reconnaissance du métier et de sa pénibilité" et, pourquoi pas ? "Noël mieux reparti dans l'année", car "nous aussi avons une famille à retrouver !"

Une blague de fin d'année de la "Ligue Nationale des Père Noël", manigancée par "canal Historique" à l'appel de "l'Intersyndicale de Noël" ? - Certes. Mais, peut-être, pas si rigolote que ça...

"La 'colère unitaire' des pères Noël, c'est bien beau," dit un passant d'une cinquantaine d'années. "Nous sommes tous d'accord de rire de leurs revendications, d'accord. Mais quand on les considère plus sérieusement, le rire devient jaune."

Une dame d'une trentaine d'années ne rit pas non plus. "Les pères Noël expriment le mal qui nous tracasse tous. En ce moment, on nage dans le soi-disant bonheur, on dit qu'il est Noël et que tout le monde doit être heureux. Imaginez-vous, combien de gens ne sont pas du tout heureux ces jours-ci, et là, je ne parle pas que de Noël ?

Une autre dame, plus jeune, rit quand elle aperçoit la manifestation des pères Noël en colère, mais ensuite, elle devient sérieuse. "Le problème des retraites et des conditions de travail, on ne devrait pas l'oublier, même pas au moment où tout le monde ne pense qu'aux cadeaux."

"Y a pas de Noël, cette année-ci", déclare une dame dans la quarantaine. "Pas pour tout le monde. Et je crois pas que les pères Noël auront à se plaindre de trop de travail. Plutôt de trop de chômage", ajoute-t-elle d'un ton amer. "À une époque où les gens ne peuvent plus se payer des cadeaux, on n'a plus besoin de père Noël."

Un Monsieur dans la cinquantaine observe pour un moment les manifestants. Puis, il chuchote quelques mots à l'oreille d'un des pères Noël. L'homme à bonnet rouge sourit et ajoute une nouvelle revendication à sa "liste de colère" : "Nous revendiquons les sapins sans épines !"

Une dame elle aussi dans la cinquantaine acquiesce d'un signe de tête : "Eh oui, un travail sans épines, ce serait un beau cadeau de Noël."
Photos et texte : copyright Doris Kneller

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