vendredi 12 mars 2010

Montpellier Régionales : Frêche, Mandroux, Couderc, Roumégas... et tous les autres

Montpellier deux jours avant les Régionales

Montpellier et les régionales
L'enjeu des régionales : la région Languedoc-Roussillon...

Il y a longtemps que Montpellier a pris l'habitude des nouvelles imprégnées des élections régionales : Frêche candidat, "Frêche mal barré pour les régionales", non, si, Frêche candidat. Puis : Mandroux candidate du PS. Puis : Couderc a toutes les chances d'emporter les régionales... puis : Frêche devant Couderc... des spéculations, des sondages, des opinions. Tout le monde croit savoir qui sera élu et, pourtant, tout le monde attend des miracles...

Montpellier, place de la Comédie, deux jours avant les régionales : "Ce que je pense des régionales ? - Surtout qu'elles m'énervent. On n'entend plus autre chose. Je serai contente le jour où on se remettra enfin à parler des sujets plus intéressants." La dame de quelque 35 ans se fâche. "Je trouve déjà suffisant que la télé parle sans cesse des élections. Mais quand on sort de son appartement, c'est la même chose : des affiches partout, et on n'entend que le mot 'régionales' Je ne voterai pas, et les élections ne m'intéressent pas."

Montpellier, place de la Comédie
...et ses habitants

Le Monsieur d'à peu près le même âge n'est pas du même avis. "Les régionales nous concernent tous. C'est à nous de décider qui dirige notre région. Je connais plein de gens qui ne les prennent pas au sérieux - mais c'est une faute. Nous vivons dans une démocratie - nous avons le droit et, par conséquent, le devoir de voter." - "Pour qui je vais voter ? Non, ce n'est pas un secret. Au premier tour, mon candidat s'appelle Jean-Louis Roumégas."

"Mon candidat ? Monsieur Frêche, bien sûr. Et ce n'est pas Martine Aubry qui me dit pour qui je dois voter." - "Ce que Martine Aubry a à voir avec les régionales et Montpellier ? Ben, ce n'est pas les Parisiens qui vont nous dire ce qu'on à faire dans notre région."

Mais pas tout le monde n'a "son" candidat : "Je vais vous dire quelque chose", explique un Monsieur d'une cinquantaine d'années, "les régionales, les municipales, les présidentielles, c'est toujours la même chose. Pensez-vous vraiment qu'on a quelque chose à dire ? Dans ce cas, vous êtes bien naïve. Nous faire voter, c'est leur manière de nous calmer. Ils suggèrent que c'est le peuple qui décide de son propre sort. Mais ce n'est que la tromperie..."

Montpellier, Languedoc-RoussillonEt un autre Monsieur, d'une vingtaine d'année son cadet : "On nous dit qu'on aurait le choix - et nous sommes assez bêtes pour le croire. Regardez un peu ce qu'ils veulent, tous les candidats, Frêche, Mandroux, Jeanjean, Roumégas,... Ils veulent le pouvoir. Et qu'est-ce qu'ils font quand ils ont le pouvoir ? Rien."

Une dame d'à peu près le même âge a des idées similaires : "Celui qui gagne les régionales gagne le plus de fric. Voilà, c'est leur but." Et une dame un peu plus jeune : "Tous les politiciens promettent que les choses s'améliorent. Regardez un peu la pub de Monsieur Couderc : 'Pour une région plus forte'. On se demande ce qu'il entend par une région plus forte ? Une région qui procure du travail à tout le monde ? J'y crois pas."

La dame n'est pas la seule Montpelliéraine à retenir des slogans. "Au municipales, Hélène Mandroux a fait sa publicité avec 'Vivre une nouvelle ville'", explique une autre dame, un peu plus âgée. "Et maintenant ? Avons-nous une nouvelle ville ? En effet", elle pousse un rire un peu amer, "si vous appelez des travaux partout une 'nouvelle ville', vous avez raison. De toute manière, il n'y a pas de nouvelle vie dans cette nouvelle ville. Il y a toujours autant de chômage et autant de gens qui sont mal logés."

Pour un jeune homme, la question des régionales est moins sérieuse. "Pour qui je vais voter ? Si je vote, je vote pour moi." Il rit, mais ensuite, il se reprend. "Je ne vote pas, je refuse de voter. Pour la raison qu'il n'y a plus de différence entre la droite et la gauche. Donnez-moi une véritable alternative, et je vote tout de suite. Mais tant qu'il n'y a pas question d'améliorer la vie des gens, je veux dire, la vraie vie, pas la vie de samedi après-midi sur la place de la Comédie où on nous offre encore une fête et encore un défilé... tant qu'il n'y a personne pour faire quelque chose pour les pauvres, je ne voit pas pour qui je pourrais voter."

Mais il y en a aussi qui ne perdent pas l'espoir. "Oui, bien sûr", réponds un autre jeune homme. "Je voterai demain. Bien sûr, il n'y a aucun parti que je trouve vraiment bien. Mais si je ne vote pas, je n'ai pas non plus le droit de râler quand les hommes politiques ne font pas ce que je veux."

Photos et texte : copyright Doris Kneller

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